HURLULA

Entre concert et performance. Pensée comme un set de concert, la composition musicale est nourrie de diverses influences : le heavy metal, le punk, Nina Hagen, Rita Mitsouko, Laurie Anderson, les bandes sonores de cinéma expressionniste ou encore le pansori coréen - formethéâtrale chantée-criée, accompagné au janggu, sorte de tambour. A partir d’un dialogue entre voix, percussions et larsens - oscillation sonore parasitenée de l’interférence entre un micro et une enceinte - une large palette de cris sedéploie, du cri soufflé au cri distordu, en passant par le transperçant cri silencieux. Entre humanité et animalité de la voix, ancestralité des percussions et futurismeéléctronique du larsen, les cris côtoient différentes textures sonores, comme la mélodie, le texte, les rires, les crachats, le tout conçu comme les différents morceaux d’un set de concert.

HURLULA est un concert chorégraphique de cris. Sous la forme d’un trio - voix-performance, percussions et larsens live - la pièce propose une traversée de visions prophétiques, une pérégrination émotionnelle dans les tréfonds du corps humain et un voyage dans les dessous de la croûte terrestre. Au gré des cris exutoires, roulements de tambour vrombissants et larsens déchirants, le corps entre en métamorphose, dans une liturgie ténébreuse et burlesque. Femme-oracle sous hallucinations, diseuse de bonnes aventures, chouette menaçante dans la nuit, chanteuse de métal au micro mal réglé , troubadour ou pythie futuriste, HURLULA crie le trop-plein et le débordement. L’espace incandescent est une déchirure, une brèche, une fissure, une plaie, c’est une vulve-volcan, c’est un corps-terre qui hurle de douleur et de rire. En mélangeant les verbes hurler, manifestation paroxystique du cri et hululer qui se réfère spécifiquement aux cris des animaux de nuit, HURLULA se veut un élan libérateur des codes de la féminité. Intimiste, extatique et lunaire, elle veut exploser les carcans de beauté, de perfection et de bienséance.